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du Couvent.

Le conte est lû, et on le recommence ; mais à la seconde lecture elle est plus rêveuse : le livre échappe de ses mains, ses bras tombent, sa gorge bondit, son poul bat avec plus de violence, sa tête se penche languissamment sur le pied de son lit, et la sueur l’inonde à grosse goutes ; Agnès s’imagine un instant être Eglé et s’écrie avec elle :

« O toi, Sylphe aimable et divin,
» Esprit bienfaisant que j’implore !
» Viens dans mes bras, Eglé t’adore,
» Viens te reposer sur mon sein :
» Pour toi seul je veux être belle,
» Pour toi seul je garde mon cœur ;
» Viens partager ma vive ardeur,
» Eglé sera toujours fidèlle ».

A peine a-t-elle fini son invocation que la maudite puce renouvelle ses morsures ; Agnès est pour le coup libre de se venger, l’animal pour échapper à la main meurtriere, gagne le bas du corset ; il faut l’ôter afin de poursuivre l’ennemi jusques dans ses derniers re-