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du Couvent.

le comte de Mirabeau ; c’est par la féerie qu’on émeut les esprits, qu’on les étonne, qu’on les attache, qu’on les promène de merveilles en merveilles, d’un bout de l’univers à l’autre, dans les quatre élémens ; qu’on bâtit des tours d’acier et de diamant, qu’on pourfend des géans, qu’on ressuscite des hommes, et qu’avec deux mots de grimoire, on ferait entrer Paris dans une bouteille, et de l’esprit dans la tête d’un gros chanoine : allons, puisque la féerie est indispensable pour conclure, j’ai à mes ordres le génie qui a tracé les mille et une nuits et je vais m’en servir ; que d’autres employent un prodige pour délivrer une belle princesse qui, tombée dans les mains d’un paillard de géant, va être violée par ce vilain monstre, moi je cherche un charitable sylphe, gnome, diable ou homme, si je ne trouve rien de mieux, qui veuille bien violer mes héroïnes, puisqu’elles veulent l’être, et elles le seront, je vous le jure.

A mon secours, grands faiseurs de romans ; si le cousin Jacques s’enrichit à faire parler et chanter des antichambres dans ses pitoyables