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Les veillées

Mais comment sortir du labyrinthe où je suis ? nouveau Thésée, qui sera mon Ariane ? qui m’éclairera ? que faire de nos deux recluses, que j’ai laissées la bouche béante et attendant l’effet des promesses de l’amour ? Les voilà Nymphomanes et Tribades : elles vont se dessècher et périr avant le tems comme une fleur qui soupire après la rosée ; il faut les rendre f..... sans Colin, sans le Pater et sans moi ; à Paris je n’en serais point embarrassé, je leur donnerais bientôt un galant ; mais dans le fond d’une province, dans une campagne éloignée de la ville, dans un couvent bien muré qui ne communique point avec le reste du monde, comment trouver l’ombre même d’un homme aimable ? comment ? je le sais bien, mais ce n’est pas un roman que j’ai promis, ce n’est pas un conte, une histoire, c’est un poëme, et un poëme épique, et voilà le diable, il faut du merveilleux, il faut des démons, des incubes, des sylphes, des salamandres, des gnomes, &c., &c., et toute la séquelle aërienne : demandez à l’ami Milton, au Tasse et à mon cher papa naturel,