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François. — À propos de gazettes, vous qui les lisez, M. Bunsens, pouvez-vous me dire si c’est vrai ce qu’on dit que les gazettes disent que le gouvernement a redonné une place à un homme qui avait pris de l’argent à poignées dans le coffre public, et qu’ils vont redonner une plus grosse place aussi à un autre qui avait fait pire ?

Bonsens. — C’est vrai pour l’un, et ce sera bientôt vrai pour l’autre, je pense.

Quenoche. — C’est bien massacrant. Mais vous avez l’air de trouver ça bien, M. Bonsens que vous n’en dites rien.

Bonsens. — Mes amis, voyez-vous, il y a bien des manières de voir les choses, et elles n’iront pas toujours à notre goût, tant que nous ne pourrons pas mener nos affaires selon nos idées sans avoir à consulter, à plaire à des gens qui vivent à mille lieues du pays. Ainsi nous sommes sous le gouvernement anglais, et naturellement il favorise ceux qui se montrent le plus en faveur de l’anglais ; c’est tout naturel. On dit que les gens en question ont volé le public. C’est probablement un peu la faute de la loi ou de la manière dont les affaires des bureaux sont conduites. Ils n’ont fait peut-être que continuer ce qui se faisait depuis long-tems avant eux. Tenez, moi, je crois que les hommes ne valent