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ture, et depuis qu’elle y a tâté, elle y a pris goût ; car de son aveu même : vit de manant vaut mieux que vit de prince. Dans son ardeur de foutre, elle descendra un à un tous les échelons de l’ordre social. Ne croyez pas surtout que ce soit le désir d’avoir son portrait qui l’a conduite chez le peintre que vous voyez. Son portrait, elle l’a déjà fait faire plus de cinquante fois dans toutes les grandeurs, dans toutes les dimensions, à l’huile, en miniature, au pastel, voire même au crayon ; dès qu’elle entend parler d’un peintre de talent, elle s’informe d’abord s’il est joli garçon, et sur l’affirmation, elle se rend chez lui dans le costume le plus coquet, on prend jour pour la séance, et ce jour-là on a la robe la plus décolletée qu’il soit possible, au point de laisser deviner, sinon apercevoir, les deux petites fraises qui ornent les deux plus jolis tétons du monde, en se plaçant pour que le peintre puisse commencer son travail, on arrange sa robe et on laisse