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chambre au rez-de-chaussée, où celles des prêtresses qui ne servent pas d’échantillon à la porte, s’occupent à travailler, et le plus souvent à ne rien faire, en attendant que les chalands se présentent.

Ce soir-là le sérail se trouvait presque au grand complet, et peu de ces demoiselles étaient dans leurs chambres, parce qu’on n’avait fait que des passes, et que pas un coucheur ne s’était présenté, toutes étaient d’une gaîté folle ; elles riaient de voir pleurer une de leurs compagnes, la petite Constance, fille à tempérament et qui était dans le métier non par intérêt, mais par goût pour le plaisir, et qui se montrait profondément affligée toutes les fois qu’elle se voyait privée du plaisir d’avoir pour la nuit un bon fouteur.

— Mais conçoit-on cette petite sotte-là, de pleurer comme ça chaque fois, dit la blonde Clarisse : eh bien ! quand tu te branlerais toute seule cette nuit, le beau malheur ! ça m’arrive