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BHARTRIHARI.

2.

Les savants sont rongés d’envie, les princes sont infectés d’orgueil, le reste succombe sous le poids de sa sottise : comment pourrais-je arracher l’éloge de ma gorge ?

3.

Rien de ce qui arrive dans ce monde matériel ne me semble avantageux : les conséquences des bonnes œuvres me font trembler quand j’y réfléchis. Les grandes jouissances que procurent à la longue les grands mérites accumulés amènent à leur suite les peines cuisantes auxquelles sont exposés ceux qui se livrent à ces jouissances.

4.

J’ai parcouru une contrée qu’accidentent de nombreuses montagnes et je n’y ai fait aucun profit ; dépouillant la fierté qui convenait à mon rang et à ma naissance, j’ai consenti à servir les autres, mais je n’en ai pas retiré de fruit ; je me suis assis sans vergogne à la table des étrangers en proie comme la grue à une inquiétude constante. Ô ambition, toi qui te plais au mal, tu continues pourtant d’ouvrir tes mâchoires et tu n’es pas encore satisfaite !