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LA MORALE.

c’est tout au plus si deux ou trois gouttelettes tomberaient dans le bec du châtaka.

91.

Qu’au prix des plus grands efforts on plonge dans la mer, on monte au sommet du Méru, on vainque ses ennemis dans la bataille, on apprenne le négoce, l’agriculture, le service, etc., toutes les sciences et tous les arts et qu’on parcoure comme un oiseau le vaste espace des airs, on ne fera pas qu’ici-bas ce qui ne doit pas être, soit. Comment empêcher ce qui doit avoir lieu en vertu de la fatalité des fruits de l’œuvre ?

92.

Nous honorons les dieux, mais ne sont-ils pas gouvernés par le destin ? Il faut donc honorer le destin. Mais le destin attribue à chaque œuvre une récompense déterminée. Or, si la récompense résulte de l’œuvre, que devons-nous aux dieux, que devons-nous au destin ? C’est donc à l’œuvre qu’il faut rendre hommage, car elle échappe à la puissance du destin.

93.

Inclinons-nous devant le destin, fruit