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BHARTRIHARI.

voluptueusement dans une chambre, ayant pour nourriture du lait caillé frais et du beurre, couverts de vêtements rouges, portant une épaisse couche de poudre de safran sur leurs membres qu’ont brisés tous les jeux d’amour, enlaçant dans leurs bras une bien-aimée aux seins luxuriants et mâchant à pleine bouche des feuilles et des noix de bétel.

49.

Les vents qui soufflent en hiver se conduisent ouvertement envers les belles comme s’ils étaient leurs bien-aimés : ils embrassent les fossettes de leurs joues ; ils font entrechoquer bruyamment leurs lèvres en se jouant dans les boucles qui encadrent leur visage ; ayant enlevé le corset qui enveloppe leur poitrine, ils mettent leurs seins en chair de poule ; ils font grelotter leurs cuisses et ils détachent le pagne qui ceint leurs larges hanches.

50.

Le vent qui souffle dans la saison d’hiver agit d’ordinaire comme un amant à l’égard des belles : il met en désordre leur chevelure, il leur fait cligner les yeux, il chiffonne leurs vêtements avec