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XI
PRÉFACE

raisons dont la rhétorique fait tous les frais.

La chaleur et le naturel de nos stances résultent d’une disposition d’esprit particulière à l’auteur. Il a pris la vie terrestre au sérieux et n’a pas dédaigné d’observer les choses humaines. La plupart des autres poëtes sanscrits sacrifient tout à l’idéal ou plutôt à l’imaginaire ; le nôtre a eu souci de la nature et de l’homme. En le lisant, on prend à quelques égards une idée assez précise et assez diverse de l’aspect et surtout des mœurs de l’Inde vers les premiers siècles du moyen âge. Son œuvre nous est d’autant plus précieuse que de tels renseignements sont plus rares dans la littérature indienne.

Ces divers titres ont valu au petit livre de Bhartrihari une quasi popularité en Europe, du moins auprès des indianistes. Le texte de ses trois séries de cent distiques[1] chacune a été fréquemment édité et traduit.

Par un hasard assez étrange, une partie des stances de Bhartrihari a été introduite en

  1. Bien qu’elles portent le titre de Centuries et que dans cette traduction je ne fasse figurer que cent distiques par série, les éditions en contiennent un peu plus. Je me suis arrêté au chiffre rond parce que la plupart des stances supplémentaires ne sont pas les meilleures et qu’on ne paraît pas bien fixé encore sur leur nombre.