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BHARTRIHARI.

76.

Tandis que le corps est fort et bien portant, que la vieillesse est éloignée, que les sens ont toute leur vigueur et la jeunesse toute son énergie, le sage doit consacrer les plus grands efforts au salut de son âme. C’est peine perdue de creuser un puits quand la maison brûle.

77.

Notre vie ne dure qu’un clin d’œil, et nous ne savons que faire ! Nous livrerons-nous à la pénitence sur le bord des divines eaux du Gange ? Entourerons-nous de nos respectueux égards une épouse vertueuse ? Nous désaltérerons-nous aux sources de la science ou à la coupe d’ambroisie que remplissent les poëtes de tous les genres ?

78.

Le maître est difficile à contenter, les princes ont les pensées plus rapides que les pieds des chevaux ; nous avons pourtant des ambitions temporelles et nous nous donnons comme but un poste élevé. Dans l’intervalle, la vieillesse mine notre corps et la mort met fin à notre vie.