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Souffrant que devotieux
De vos yeux,
Je me respire mon ame.

Je suis vostre, gardez moy
Sur la foy,
Qu'eternelle je vous jure,
Et si je vous suis menteur,
En rigueur,
Tuez moy comme parjure.

Voyez vous pas qu'il n'est bien
Que le sien,
Que mieux au monde on cognoisse :
Puis donc que vostre m'avez,
Vous sçavez
Si je ments en ma promesse.

Pour jamais vostre je suis,
Et ne puis,
Quand je voudrois estre à autre,
Et mon cœur vous dit toujours
Mes amours,
Je suis vostre, je suis vostre.

Mais ores que vous m'avez,
Et sçavez,
Dessus moy vostre puissance,
Vostre œil se feint inhumain,
Mais en vain,
Pour esprouver ma constance.

Depuis que vous avez sceu,
Et cognu,