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Tant que je pourray attendre,
Dessous ma pudique cendre,
Je celleray mes amours.
Si doux m'ont esté les yeux
Desquels mon ame est ravie,
Que je ne veux de ma vie
Chercher autre-part mon mieux.
Je couveray doucement
Respirant sans rien en dire
La douceur de mon martyre,
Que me blesse heureusement.
Je veux garder dedans moy
Pour vous ma chere Deesse,
Le plaisir & la tristesse,
Vostre amitié & ma foy.
Cependant en mon erreur
M'asseurant de ma fortune,
Dessous une heure opportune
Je trouveray mon bon heur.
Alors je vous feray voir,
Apres ma perseverance
Avec toute obeissance
Les effects de mon devoir.
Gardez moy donc quelque peu
De credit en vostre grace,
Et fondez toute la glace,
Qui empeschoit mon feu.
Quant à moy je ne vivray,
Quoy que de vous il advienne,
Que mon cœur ne se souvienne
De l’œil que je serviray.
Ceste bouche me sera
Tousjours pour saincte prophete,