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Transporté de maints ennuis,
Qui occupant mon courage
Mon font aimer mon dommage.
Benit soit donc le destin,
Qui me fera voir ma fin,
Sous l'agreable martyre
Qui fait qu'heureux je souspire.


Au premier jour de May.


Tandis que l'amour me presse
Vous dormez chere maistresse,
Durant la douce frescheur,
Et moy durant mon martyre
Parmy ces bois je souspire
Me perdant en mon erreur.
Par ces bois je me promeine,
Cherchant remede à ma peine,
Mais je n'en sçaurois trouver :
Aussi n'y a-il remede
Auquel le mal d'amour cede,
Car icy tout veut aimer.
Donc au mal qui me tourmente
Je ne veux rechercher plante
Ny fleur pour ma guarisson,
Vostre seule bonne grace
Est le bonheur qui efface
Le mal de ma passion.
Mais las ! vous dormez, ma vie,
Tandis qu'une douce envie,
Me pousse à vous faire voir
Durant ma perserverance,
Avec quelle obeissance