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LES SÉRAILS DE LONDRES

déterminé, ne voulut jamais, de son vivant, lui permettre d’apprendre cette langue) à pincer de la harpe et à jouer de la guitare. L’abbesse ayant adhéré au prix demandé pour ces objets d’utilité et d’agrément. Miss Betsy fut alors présenté par la maîtresse à ses nouvelles camarades. La tante remarqua bientôt, parmi elle Miss M...e, elle ne put s’empêcher d’approuver le choix du lord ; sa figure étoit si belle et son port si majestueux qu’il lui vint aussitôt dans l’idée qu’elle seroit pour elle une acquisition de grande valeur. Outre les mille guinées qu’elle devoit avoir du lord, elle s’imaginoit que cette jeune personne lui en vaudroit par la suite dix mille.

Betsy Collins fut d’abord, en quelque sorte, hors de son élément dans cette pension, qui lui paroissoit bien différente du séminaire qu’elle venoit de quitter dans King’s Place : elle jugea qu’il étoit important pour elle de retenir sa langue, et de ne pas se servir de ces expressions indécentes qu’elle avoit apprises dans son dernier couvent : elle avoit des confitures en grande quantité, et elle ne manquoit d’en donner constamment à Miss M...e. Cette dernière remarquoit, avec une sorte de satisfaction, l’éventail, les rubans et autres petites bagatelles de ce genre, appartenant à Betsy, qui les lui donnoit aussi-tôt. En un mot, cette politesse et cet attachement apparent produisirent des