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LES SÉRAILS DE LONDRES

la campagne, et ne reviendra que dans quelques semaines ; je vais lui faire donner quelques leçons de danse afin de rendre sa contenance moins rustique ; ensuite je la placerai, sous le titre de ma nièce, dans la pension de Miss M...e. Je me ferai passer pour la veuve d’un négociant ; et, afin de donner plus de croyance à ce conte, je vais prendre un logement dans le voisinage, pour me trouver à même de saisir les occasions favorables qui se présenteront. Betsy, du moment qu’elle sera dans cette école, s’efforcera de s’attirer les bonnes grâces de Miss M...e, elle s’étudiera par son attention, ses égards et son assiduité, à gagner son amitié et à devenir sa confidente. Ces premières démarches faites, j’irai de temps à autre dans la pension. Betsy ne la quittant point, j’aurai alors l’occasion de la voir et de lui parler : je m’efforcerai, à mon tour, d’obtenir son estime par des présents que je jugerai lui être agréables, sans offenser sa délicatesse ; en même temps je tâcherai de découvrir son penchant dominant ; si c’est celui de monter à cheval, je lui procurerai tous les jours, avec Betsy, cet agrément ; et, lorsque je jugerai le moment favorable, sous le prétexte d’une partie de plaisir et d’agrément je la conduis dans la ville : une fois dans ma maison, il n’y a point de doute que je ne la décide, par quelques moyens, de répondre à vos ardents désirs. »