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LES SÉRAILS DE LONDRES

avec tant d’ardeur ce matin, que pour rétablir ses sens agités, elle prenoit du repos ; que Miss S...d.m étoit en ce moment confessée par un vieux baronet qui constamment la visitoit deux fois par semaine ; et que Miss W...lls et Miss Sc...tt étoient allées à la comédie ; mais que si elles n’y rencontroient pas quelques frères, elles reviendroient aussi-tôt que la pièce seroit achevée. Pendant cette conférence, la cloche sonna, et on annonça la visite de la célèbre comtesse de Médine. M. Price qui avoit beaucoup entendu parler de cette dame, comme un phénomène de la galanterie femelle, pria l’abbesse de la leur présenter, ce qu’elle lui promit ; deux secondes après la comtesse parut : après les salutations usitées, Samuel Foote lui présenta un verre de vin de Champagne qu’elle accepta sans cérémonie. M. Price qui bruloit d’apprendre quelques particularités de sa vie, la pressa sur cet article, et elle lui fit la courte narration de ses aventures, de la manière suivante :

« Mon origine est d’une ancienne et illustre maison de Castille, descendante en ligne directe de la famille royale. Je reçus dans ma jeunesse une éducation conforme à ma naissance ; outre les talents que l’on donne à notre sexe, j’appris à faire des armes ; et j’étois regardée une des meilleures lames de Tolède. Cet art, que je possédois au su-