par la déesse Vénus, à qui cette institution est dédiée. Elle ne doit pas beaucoup connoître le monde ; et si elle n’y a pas eu de grande intimité, l’abbesse la juge digne d’être admise au rang des candidats.
« Elle ne doit pas être mariée, ni avoir aucun amant favori, si par hasard il lui restoit dans le cœur quelque tendre attachement, elle doit aussitôt se soumettre à la touche miraculeuse, afin d’en obtenir une parfaite guérison.
« Comme les frères des séminaires adjacents viennent visiter leurs sœurs de la manière amicale qui convient à leurs caractères, dans le dessein de les convertir et d’apporter du soulagement à leur âme ; de même les sœurs, en pareilles occasions, doivent ouvrir leurs seins et ne rien cacher à ces dignes frères. Comme les richesses de ce monde sont au-dessous de l’attention des dévotes qui se sont séquestrées dans ce cloître, la digne patronne, sainte Charlotte, s’approprie, à cet effet, tous les présents, dons et possession des sœurs, d’une manière tout à fait édifiante, afin de ne point exciter en elles la vanité ou l’ambition.
« Sainte Charlotte, en formant cet établissement glorieux et vertueux, ayant en horreur les infidèles et leurs lois, n’en admet aucuns dans le couvent ; elle n’aime point les coutumes des Turcs qui défendent de boire du vin ; elle en per-