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LES SÉRAILS DE LONDRES

Peu de jours après son évasion, Mme Crisp l’engagea à venir avec elle rendre une visite à une de ses amies particulières, qu’elle lui représenta comme une femme de bonne société et très aimable.

Lucy se laissa aisément persuader, d’autant plus qu’elle avoit été forcée de garder la maison pendant plusieurs jours, de crainte d’être aperçue ; car son père avoit envoyé son signalement dans les papiers publics, et promettoit une récompense considérable à quiconque la découvriroit.

Mme Crisp fit venir une voiture et dit au cocher de les conduire au Pall-Mall. Mme Mitchell les reçut avec beaucoup de politesse. Cette dame avoit été informée d’avance par son amie Crisp, de l’histoire de Miss Palmer, et elle espéroit d’être bientôt en possession de ce trésor.

Le thé, le café, les confitures, et des rafraîchissements de toute espèce, furent donnés avec la plus grande profusion. Miss Palmer devoit s’en retourner avant le souper. Mme Mitchell les engagea très fort à passer la nuit chez elle ; elle leur objecta, pour raison valable, que le temps étoit extrêmement vilain, et qu’il seroit presqu’impossible de leur procurer une voiture. Lucy refusa d’abord de demeurer, mais elle fut bientôt vaincue par Mme Crisp, qui lui dit que c’étoit pour elles une invitation d’autant plus heureuse qu’elle avoit entièrement oublié que l’on devoit, le lendemain