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LES SÉRAILS DE LONDRES

milord lui demanda le prix de la gageure, qu’il paya immédiatement afin de ne pas entrer en discussion sur cette affaire.

Nous voyons dans quelle variété de services, Charlotte étoit obligée de s’engager ; elle étoit nécessitée de produire des vierges qui, depuis longtemps, ne l’étoient plus ; des femelles disposées à satisfaire de toutes les manières possibles le caprice imaginaire de la chaire ; des maîtres de poste pour les dames, capables de donner les leçons les plus sensibles à la garantie d’une minute près.

Vers neuf heures du soir, Charlotte, après avoir arrangé tout son monde, étoit occupé à préparer un bon souper, lorsqu’une des servantes, en allant chercher de la bière, laissa imprudemment la porte de la rue ouverte. Le capitaine Toper, la tête un peu échauffée, sortoit de la taverne ; il entre sans être entendu, il monte, il ouvre la porte de la chambre des postes : le capitaine O’Thunder, par un oubli national, avoit oublié de mettre le verrou, et Lady Loveit étoit trop pressée pour avoir pensé à une pareille bagatelle. Le capitaine Toper apperçoit, sur le sopha, O’Thunder et la dame en défi amoureux ; elle étoit entièrement livrée à ses désirs passionnés, et ressembloit beaucoup à Vénus de Médicis.

Leur surprise fut extrême de voir entrer Toper, qui, au lieu de se retirer, fixoit avec ravissement