Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

32
LES SÉRAILS DE LONDRES

visoient à la jeunesse et à la beauté, elle avoit toujours un magasin de vestales qui, par leurs embrassements innocens, leur procuroit un plaisir inexprimable. Kitty Young et Nancy Feathers étoient de nouvelles figures que l’on ne connoissoit pas dans la ville, et qui, avec une certaine préparation, pouvoient aisément passer pour des vierges ; elles jouèrent donc le rôle de vestales, et donnèrent, pendant plusieurs mois, des preuves de leur immaculées virginités.

Voici, à cette occasion, un échantillon de l’état des prix.

Dimanche 9 janvier.
Une jeune fille pour l’Alderman Drybones. Nell Blossom, âgée d’environ dix-neuf ans, qui, depuis quatre jours, n’a fréquenté personne, et est dans son état de virginité.
20 guinées.
Une jeune fille de dix-neuf ans, pas plus âgée, pour le baronet Harry Flagellum. Nell Hardy de Bow-Street-Bet Flourish de Berners Street, ou Miss Birch, elle-même, de Chapel Street.
10 guinées.
Une bonne réjouie pour lord Spasm-Black Moll de Hedge Lane, jouissant d’une santé vigoureuse.
5 guinées.
Colonel Tearall, une femme modeste. La servante de Mme Mitchell, arrivant du pays et n’ayant point encore paru dans le monde.
10 guinées.