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LES SÉRAILS DE LONDRES

La vanité des écrivains est insupportable ; de quelle utilité peut être au monde une pareille production ? Quelle morale peut-on retirer d’un ouvrage dont le seul plan est d’exposer des scènes de lubricité et de débauche compliquée ?

Nous répondons modestement à cet argument que cet ouvrage, par les portraits hardis, naturels et véritables qui y sont décris, peut détourner la partie innocente et ignorante de notre sexe, de la route libertine et vicieuse de la vie, en la voyant embarrassée de tant d’événements dangereux et de situations sinistres ; il peut montrer à l’autre sexe, par un médium juste et fidèle, les caractères de leurs lords et maîtres, des philosophes, des moralistes et réformateurs du siècle ; il démasque l’hypocrite caché, le libertin marié, le preneur infâme, le lord méprisable et le débauché superstitieux. Que le monde envisage dans les pleins rais du soleil les portraits de ces Mécréants, et si, d’après une telle exposition, il n’en retire pas quelques heureuses conséquences, même dans un sens moral, ce sera alors la faute du lecteur et non là nôtre. À cet égard nous ne pousserons pas plus loin notre apologie sur la publication de cet ouvrage, d’autant que nous l’avons déjà faite dans plusieurs endroits de ce livre, mais nous laisserons au critique dire tout ce qu’il voudra ; et nous allons pour un moment, examiner la mauvaise conduite