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LES SÉRAILS DE LONDRES

moindres empêchements qui auroient pu nuire à l’exécution de la danse. Il y eut cependant une circonstance qui déplût au baron N...n. C’étoit, en ces sortes d’occasion, sa passion particulière et bizarre, de parcourir, pendant la pause des danseurs et danseuses, le salon avec des lumières, afin de déterminer à qui appartenoit chaque cheveu particulier qui, par le mouvement et l’exercice de la danse, étoit tombé du siège du bonheur.

Après que l’on eut dansé une bonne couple d’heures, on annonça une collation froide ; alors chaque gentilhomme conduisit sa compagne dans la salle du festin. On se régala amplement, et on porta une demi-douzaine de toasts en l’honneur de la déesse de Cypris et de ses cérémonies… Ensuite, la scène changea, et présenta une camera obscura dans laquelle il y avoit un nombre convenable de saphos, à dessein de réaliser les mêmes cérémonies et rites qui, quelques heures auparavant, avoient été célébrées seulement en théorie.

La ferveur de la dévotion, en cette circonstance, peut à peine être mise en comparaison ; et il est en quelque sorte extraordinaire, que lord G..r et le lord L...r, y avaient joui de leurs propres femmes sans le savoir ; mais ce qui est plus surprenant encore, c’est de leur avoir entendu dire que leurs Laïs imaginaires étoient les personnes