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LES SÉRAILS DE LONDRES

principes les plus libéraux du savoir-vivre, a pris la place de ces notions gothiques : la galanterie s’est introduite graduellement jusqu’à ce qu’elle ait atteint son présent degré de perfection.

Ce fut sous le règne de Charles II qu’elle commença à prendre naissance. Ce monarque en établit l’exemple dans le choix et le nombre de ses maîtresses pour ses courtisans et ses sujets ; mais dès que Jacques, ce prince moine et bigot (qui, comme l’avait observé Louis XIV, perdit trois royaumes pour une messe), parvint au trône, la galanterie alors fut bannie de ces royaumes.

À l’avènement de George Ier, les dames reprirent leur pouvoir. La gaieté et la familiarité établirent un commerce entre les deux sexes. Il n’y avait pas de partie complète sans les dames ; ces parties devinrent ensuite plus particulières et favorisèrent les desseins des amants. L’intrigue commença alors à éviter les regards de la cour que le palais avait favorisé ; et les courtisans, pour mieux suivre leurs passions, se retirèrent dans les boudoirs. Sous le règne de George II, la galanterie se purifia ; elle devint une science pour ceux qui voulaient intriguer avec dignité. Les femmes eurent alors tout pouvoir à Saint-James. On faisait plus la cour à la maîtresse d’un homme puissant qu’au premier ministre, et les dignitaires de l’Église ne se croyaient pas déshono-