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LES SÉRAILS DE LONDRES

noissance pour conserver le fruit. On lui donnera de bons gages et de grands encouragements si elle devient habile et si elle conçoit facilement et profite des instructions qui lui seront faites pour son avantage.


Tel badin que puisse paraître cet avertissement, il produisit néanmoins son effet, et il procura au moins une demi-douzaine de jeunes personnes qui, en conséquence, se présentèrent pour entrer au service, et qui profitèrent bientôt des instructions qui leurs étoient données.

Charlotte, par ces ruses, avoit initié dans les secrets de son séminaire une douzaine de jeunes filles, belles, florissantes et saines ; elle commença d’abord par leur faire apprendre un nouveau genre d’amusement pour divertir ses nobles et honorables convives ; et, après leur avoir fait subir, deux fois par jour, et pendant une quinzaine leurs exercices, elle envoya, après ce laps de temps, une circulaire à ses meilleures pratiques, dont voici le contenu :

Mme Hayes présente ses compliments respectueux au lord… elle prend la liberté de l’informer que demain soir, à sept heures précises, une douzaine de belles nymphes, vierges et sans taches, ne respirant que la santé et la nature, exécuteront les célèbres cérémonies de Vénus, telles qu’elles sont pratiquées à Otaïti, d’après l’instruction et sous la conduite de la reine Oberea, dans lequel rôle Mme Hayes paroîtra.

Afin que le lecteur puisse se former une idée