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LES SÉRAILS DE LONDRES

bibliothèque, une salle de musique et d’instruments, un salon de jeux de cartes et autres pièces, etc. Tout étant ainsi disposé on donna à cette maison le nom de prieuré de Medmenham. Il fut donc résolu d’y venir passer, suivant l’occasion, quelques semaines, dans la saison de l’été ; et là, semblables à un autre Sans-Souci, de donner l’essor à leurs génies. Le contrôle et la gêne étaient bannis de la Société ; excepté les usages établis par les bonnes mœurs et la politesse. Il était permis à chacun de s’amuser, suivant son goût, soit à lire, à écrire, à jouer ou à converser. Cependant ils se trouvaient toujours tous réunis aux heures des repas, et pour qu’ils fussent mieux assaisonnés de l’enjouement, de la plaisanterie et de la gaîté, chaque membre pouvait y introduire une dame d’un caractère vif, badin et agréable. Ils y admettaient aussi d’autres hommes, mais sous la restriction qu’en cette occasion, le maître des cérémonies connaissait parfaitement leur mérite, leur esprit et leur caractère. Après s’être porté quelques santés particulières, il n’y a plus ensuite de gêne pour la circulation du verre. Les dames dans l’intervalle des repas, peuvent choisir entre elles, celles qui leur agréent le plus pour faire leurs parties, et, s’amuser ensemble ou seule, soit à lire, à faire de la musique, à travailler au tambour, etc.

Le sel de ces fêtes est généralement attique, mais on n’y souffre point, sans une peine sévère, indécence ni indélicatesse ; le jeu de mots qui porte agréablement, et d’une manière honnête, le double entendre