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LES SÉRAILS DE LONDRES

ici pour faire la paix ou la guerre avec le premier et le reste des hommes, pour n’avoir pas convenablement protégé les forts et dominations de son père. Rappellez-vous l’histoire de Zanga, et nous devons trembler… » — « Je ne connois rien de l’histoire de Zanga, dit M. Julep, mais je n’aime point sa visite ici, dans un temps aussi critique. Tous les étrangers devroient donner un récit très particulier d’eux-mêmes, surtout, quand leur teint est si différent du nôtre. Je ne vois jamais un homme très basanné, qu’il ne me paroisse un étranger, et que je ne m’imagine qu’il a des desseins sinistres. Que dois-je donc penser d’un noir, prince ou non prince, si bien habillé, et roulant dans un équipage aussi brillant ? — Je puis vous assurer que ses desseins sont très amicaux, et qu’il est de notre intérêt de cultiver, par son moyen, l’amitié de son père ; le seul danger est, que si nous refusions ses offres, nous l’exciterions, par vengeance, à suivre l’exemple des Américains, et à se joindre aux Français ». Le sujet fut ainsi terminé à la satisfaction mutuelle.

Mais que penserez-vous, lecteur, si, après ce débat, il étoit un prince noir Européen, et ce qu’il y a de plus extraordinaire un prince français. Le nom de S...se est connu de tout le monde ; il se brûla le sang dans les guerres de Flandres ; et, si nous ne sommes pas mal informés, il a,