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LES SÉRAILS DE LONDRES

gagea vivement d’être de la partie ; la maîtresse [qui] crut ne pas devoir s’opposer au vif désir que montroit cette jeune personne d’aller avec sa Betsy favorite, consentit qu’elle l’accompagnât.

Après qu’elles eurent vu les cérémonies du jour, la digne tante de Betsy se rappela qu’elle avoit une connoissance particulière dans le voisinage, avec laquelle elle étoit assez libre pour aller lui demander à dîner : il étoit près de quatre heures, et celle du repas des jeunes personnes étoit à deux ; on se rendit donc… où ?… à King’s Place, dans le propre couvent de l’abbesse ; on y avoit préparé un splendide repas, et Miss M...e donna son approbation à la bonté et à la délicatesse des mets ; on servit ensuite les vins les plus exquis ; on but successivement à la santé du roi ; ces agréables liqueurs donnèrent beaucoup de vivacité à Miss M...e ; au milieu de l’enjouement de son caractère, que l’on animoit par la musique, le chant, et autres moyens employés pour l’empêcher de réfléchir à sa situation, elle céda à toutes les invitations, à tel point, que le vin de Champagne lui fit perdre l’usage de sa raison.

L’heure de l’arrivée du lord approchoit, et chaque circonstance sembloit couvrir de fleurs son entrée triomphante ; mais la Providence paroissoit veiller au moment le plus critique de la vie de Miss M...e.