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XIV

LE CHARANÇON DU BLÉ

L’oncle avait envoyé son vieux serviteur Jacques à la ville acheter la drogue nécessaire pour le traitement qu’il devait faire subir au blé du père Simon. En attendant, il raconta l’histoire du mangeur du blé. La poignée de grain laissée par Simon était sur la table dans une assiette. Les petits scarabées trottinaient de leur mieux pour s’échapper ; Émile, avec un brin de paille, les ramenait au centre de l’assiette, où ils se blottissaient parmi les grains. Louis était venu, il était tout oreilles.

Paul. — Ce ravageur des greniers se nomme charançon du blé ou calandre. C’est un coléoptère. Il est cuirassé d’une enveloppe dure et brune finement gravée. Sous les élytres, il n’y a pas d’ailes membraneuses. Il ne peut donc voler, mais il trotte assez bien et se cramponne fortement. Vous voyez qu’Émile, avec son bout de paille, a de l’occupation pour empêcher les prisonniers de s’évader. La calandre a 4 millimètres de longueur environ. Tout son corps est d’un brun noir. Sa tête se termine par un long museau, par une espèce de fine trompe. Le corselet est long, gravé de points ; les élytres sont sculptées