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ORIGINE DES INSECTES

Paul. — La queue qui termine l’asticot peut s’allonger au gré de l’animal ; en outre, elle est trouée au bout d’un orifice par où pénètre l’air nécessaire à la respiration. Le ver plonge dans l’ordure la tête en bas, mais il maintient au dehors, en rapport avec l’air, son orifice respiratoire. C’est ainsi qu’il peut séjourner impunément dans les milieux mortels où il est destiné à vivre, sanie des chairs décomposées, purées infectes des égouts et des fumiers.

Or l’Éristale, parvenu à l’état parfait, change de régime et butine sur les fleurs. C’est alors une belle mouche, de la taille, de l’aspect, de la couleur rousse de l’abeille. À moins d’un examen attentif, facilement on s’y laisse prendre : l’insecte de la pourriture est confondu avec celui de la ruche.

Jules. — Cette mouche, je crois la connaître. Je la vois tous les jours dans le jardin. Elle ressemble tellement à l’abeille qu’on hésite à la prendre, crainte d’être piqué. J’ai fini par la distinguer en remarquant qu’elle a simplement deux ailes, tandis que l’abeille en a quatre. Elle ne pique pas. Bien qu’elle


Éristale.
a, larves ; b, insecte.