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VIII

LA CHRYSALIDE

Paul. — Une fois enclose dans son cocon, la chenille se flétrit et se ride comme pour mourir. D’abord, la peau se fend sur le dos ; puis, par des trémoussements répétés qui tiraillent d’ici, qui tiraillent de là, le ver s’écorche douloureusement. Avec la peau tout vient : casque du crâne, mandibules, yeux, pattes, estomac et le reste. C’est un arrachement général. La guenille du vieux corps est enfin repoussée dans un coin du cocon.

Que trouve-t-on alors dans la cellule de soie ? Une autre chenille, un papillon ? — Ni l’un ni l’autre. On trouve un corps en forme d’amande, arrondi par un bout, pointu par l’autre, de l’aspect du cuir et nommé chrysalide. C’est un état intermédiaire entre la chenille et le papillon. On y voit certains reliefs qui déjà trahissent la forme de l’insecte futur : au gros bout, on distingue les antennes et les ailes étroitement appliquées en écharpe sur la chrysalide.

Les larves du hanneton, du capricorne, du cerf-volant et des autres scarabées passent par un état analogue, mais avec des formes mieux accentuées. Les diverses parties de la tête, les ailes, les pattes,