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LES RAVAGEURS

posséder. Le plus grand changement consiste dans l’apparition des ailes, que l’insecte n’a pas au début, mais qu’il acquiert plus tard quand il a suffisamment grandi. Quelquefois plusieurs générations se succèdent avant que l’espèce arrive à l’état ailé, qui est l’état parfait. Les pucerons sont dans ce cas. Les premières générations de l’année sont dépourvues d’ailes, la dernière seule est ailée.

Un hémiptère dont les mœurs rappellent un peu celles des pucerons cause des dommages aux poiriers. C’est le psylle, petit insecte de couleur rougeâtre, portant des ailes diaphanes rapprochées en toit pendant le repos. Il apparaît sur les poiriers, plus rarement sur les pommiers, vers la fin d’avril. Les œufs sont déposés un à un dans de légères entailles que la femelle pratique sur la queue des feuilles avec une petite tarière dont le bout du ventre est armé. Les larves qui en proviennent grandissent rapidement. Elles ne diffèrent de l’insecte parfait que par le manque d’ailes. Par un changement de peau, ces larves deviennent des nymphes courtes et larges, portant déjà sur les côtés des moignons qui plus tard, à la suite d’une dernière mue, seront les ailes de l’insecte parfait. Psylles, nymphes et larves implantent leur suçoir dans l’écorce tendre ou dans les feuilles, et sucent la sève de l’arbre. Le meilleur moyen de les détruire est de promener une brosse dure sur les parties de l’écorce où ils se tiennent en troupes.