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XLVII

LES PUCERONS

« Ah ! les affreuses bêtes, les vilains poux ! Je n’en verrai jamais la fin. Plus j’en écrase, plus il y en a. » — Qui disait cela ? Jules, levé dès la pointe du jour pour soigner les deux ou trois rosiers de son petit jardin. Les roses allaient bientôt s’épanouir ; les boutons gonflés montraient déjà par les fentes du calice la couleur rouge des pétales. Les fleurs promettaient d’être belles, mais elles étaient souillées par un pou dégoûtant, vert et ventru, qui recouvrait la queue des boutons et les pousses tendres d’une espèce d’écorce animale. Pour la troisième ou quatrième fois depuis quinze jours, Jules ratissait la couche de poux verts. L’extermination de la veille se connaissait à peine le lendemain ; c’était toujours à recommencer. L’oncle fut prié d’en expliquer la cause.

Paul. — Les poux verts du rosier se nomment pucerons. Une foule d’autres plantes en nourrissent, mais d’espèces différentes. Ceux du rosier et du chou sont verts, ceux du sureau, de la fève, du pavot, de l’ortie, du saule, du peuplier, sont noirs ; ceux du chêne et du chardon sont couleur du bronze ; ceux