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IV

LES LARVES

Paul. — Les insectes se propagent par des œufs, qu’ils pondent, avec une admirable prévoyance, en des lieux où les jeunes soient assurés de trouver de la nourriture.

Jules. — La zeuzère, où dépose-t-elle les siens ?

Paul. — Sur divers arbres dont le bois convienne à l’appétit des larves futures, sur le lilas, le poirier, le pommier, le frêne, l’orme, le cognassier, le sorbier, le houx, le marronnier, et sans doute bien d’autres. Le papillon se pose sur l’écorce, où il reste immobile, puis, avec le conduit long et pointu qui lui termine le ventre, il introduit un à un ses œufs dans les fines crevasses de l’arbre. C’est en juillet que la ponte a lieu. Il convient à cette époque de faire l’inspection du jardin, de visiter un à un les arbres fruitiers, pour surprendre le papillon appliqué sur les écorces, le faire périr avant la ponte et se délivrer ainsi des ravageurs futurs. Il n’est guère possible d’atteindre la chenille, qui s’est creusé un domicile dans la tige d’un arbre ; mais on peut toujours, avec un peu de surveillance, atteindre le papillon, qui vit au dehors. La chasse est d’ailleurs plus efficace : en