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XL

LES ICHNEUMONS[1]

Paul. — Revenons aux hyménoptères, dont l’histoire des animaux venimeux nous a détournés un moment. Au bout du ventre, les uns sont armés d’un aiguillon empoisonné, qui sert à la défense de l’animal ; tels sont le bourdon, l’abeille et la guêpe, parmi les espèces qui vous sont les plus familières. Les autres portent une tarière, tantôt cachée dans un pli de la peau, tantôt longuement saillante, dont le rôle est, non de piquer pour venger l’insecte offensé, mais d’introduire les œufs en des points où les larves trouvent la nourriture qui leur convient. Nous appellerons ces derniers du nom général d’ichneumons. Ce matin, Émile en a pris un que je vais vous montrer.

Émile. — Il était sur les fleurs. Je me suis enveloppé la main d’un mouchoir, crainte d’être piqué. Ce qu’il porte au bout du ventre n’est pas rassurant.

Paul. — La précaution était inutile. Aucun ichneumon, si longue que soit sa tarière, ne peut piquer les doigts. Les hyménoptères à craindre ont leur

  1. Prononcez : ikneumons.