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LES RAVAGEURS

première le grand papillon du chou, et la seconde le petit papillon du chou.

Jules. — Mais je le connais, ce papillon ; très souvent j’ai vu les deux espèces ensemble sur les fleurs du jardin. Je les confondais, parce qu’elles diffèrent à peine de couleur. Maintenant je saurai très bien les distinguer. Le plus grand papillon blanc est la piéride du chou ; le plus petit est la piéride de la rave.

Paul. — Il est bien entendu que les mots de rave et de chou employés pour désigner les deux papillons ne veulent pas dire que la chenille de l’un mange exclusivement la rave, et celle de l’autre le chou. C’est tellement vrai qu’on aurait pu sans inconvénient renverser les dénominations, car les chenilles des deux espèces, suivant l’occasion, se tiennent sur le chou, la rave, le navet et d’autres crucifères. Mais enfin fallait-il s’entendre, et l’on a choisi ces deux mots vrais au fond, mais qui pourraient nous tromper si nous les prenions dans un but trop exclusif.

La même observation s’applique à une troisième espèce, la piéride du navet, dont la chenille broute non seulement le feuillage du navet, mais encore de la capucine, du réséda, de la rave, du chou et d’une foule d’autres crucifères. Il est de la grandeur de la piéride de la rave. Ses ailes sont blanches avec des veines verdâtres en dessous. Les supérieures ont en outre des taches noires en dessus. La chenille est un peu veloutée, toute verte, sans lignes longitudinales jaunes.