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LES PIÉRIDES

renflement subit ou bouton, et qu’ils volent de jour, aux plus vives clartés du soleil. Pour ce dernier motif, on les nomme papillons diurnes. Ceux, au contraire, dont la chrysalide est enfermée dans un cocon, ont les antennes tantôt en forme de panache plumeux, tantôt en forme de fuseau, de massue allongée, tantôt en forme de filament qui s’amincit peu à peu de la base au sommet. En outre, ils volent de préférence au crépuscule du soir et même la nuit. Pour cette raison, on les appelle papillons crépusculaires et papillons nocturnes. Comparez les antennes de la piéride du chou avec celles du bombyx disparate, de la zeuzère, du bombyx livrée, et vous verrez le trait le plus facile à saisir pour distinguer un papillon dont la chrysalide est enfermée dans un cocon.

Jules. — Il n’y a qu’à regarder si les antennes se terminent ou non par un bouton ou renflement subit.

Émile. — Avec le bouton aux antennes, pas de cocon ; sans bouton, un cocon. Ce n’est pas plus difficile.

Paul. — Puisque le plus jeune des trois et le plus étourdi a si bien compris mon explication, je passe outre. Revenons donc au papillon dont la chenille intéresse tant Jules parce qu’elle mange indifféremment choux, navets, raves, capucines et résédas. Ce papillon ressemble à la piéride du chou. Il est pareillement blanc avec des taches noires sur les ailes supérieures, mais un peu moins foncées. Sa taille est d’environ un tiers plus petite. On le nomme piéride de la rave. Pour distinguer ces deux espèces, si voisines par la coloration et vivant toutes les deux aux dépens de la même plante, les jardiniers appellent la