XXVI
LE RÉFECTOIRE
Paul. — En fin juillet, les œufs éclosent. Alors, à travers le matelas de bourre, de petites têtes apparaissent, d’ici, de-là, écartant le duvet qui les gêne. La chenille la première libérée s’avance sur la feuille et se met à brouter la face supérieure, qu’elle ratisse légèrement sans toucher à la face inférieure ni aux nervures ; elle ne mange que la matière pulpeuse contenue dans l’épaisseur. À mesure que l’éclosion se poursuit, un autre convive vient se mettre à côté du premier, puis un troisième, un quatrième, jusqu’à ce que toute la largeur de la feuille soit occupée. Ainsi se forme un premier rang de chenilles, ayant toutes la tête sur une même ligne droite et laissant en avant une certaine étendue inoccupée. La nouvelle chenille qui sort de la touffe de bourre commence une seconde rangée en se mettant à la queue de l’une des précédentes ; d’autres se disposent à sa droite et à sa gauche. Cette rangée finie, une troisième se fait de la même manière, et puis d’autres encore, si bien qu’en peu de temps toute la surface de la feuille est occupée, sauf la partie antérieure. Si une feuille ne suffit pas pour la nichée entière, les dernières venues