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XXV

LE BOMBYX CHRYSORRHÉE

Jules. — Je me rappelle que, l’hiver dernier, un dimanche, c’était en décembre ou janvier, je crois, M. le maire avait fait afficher un écrit à la porte de la commune. On le lisait au sortir de la messe. Sur ce papier, il était question de chenilles ; M. le maire ordonnait d’en détruire les nids.

Paul. — Dans notre intérêt à tous, M. le maire rappelait la loi sur l’échenillage.

Jules. — Comment ! On a fait une loi sur les chenilles, une loi qui parle d’amende si l’on n’obéit !

Paul. — Mais oui, mon enfant, on a fait une loi sur les chenilles, et j’en remercie le législateur à qui cette bonne idée est venue. Plaise à Dieu qu’elle devienne plus générale, qu’elle embrasse un plus grand nombre d’ennemis, le hanneton en particulier, et qu’elle soit sévèrement appliquée !

Jules. — Cela doit contrarier les gens de laisser leurs affaires pour recueillir et brûler des nids de chenilles. Jean le Borgne le disait du moins en lisant l’écrit de M. le maire.

Paul. — Laisser leurs affaires, y songez-vous donc ? Est-ce abandonner ses affaires que de prendre des