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L’ALUCITE ET LA TEIGNE DES CÉRÉALES

chenille grignote les murs de sa maison. C’est bien plus commode que de mettre la tête dehors pour ronger d’autres grains.

Un tas de blé envahi par ces chenilles est bientôt recouvert de fils de soie qui se croisent dans tous les sens et figurent des lambeaux de toile d’araignée. Si la vermine est abondante, le tas s’échauffe, répand une odeur désagréable et finit par se gâter. Les teignes aiment le repos et l’obscurité ; jamais elles ne confient leurs œufs à des greniers où l’agitation et la lumière troubleraient leur famille. Le plus sûr moyen d’éloigner ces insectes est donc de pelleter souvent le grain, de visiter les greniers et d’en ouvrir au grand jour les portes et les fenêtres. Si, faute de ces précautions, le grain est envahi, on a recours à la fumée du soufre ou aux vapeurs du sulfure de carbone, comme pour les charançons.