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l’âge de l’écriture

celui de la personne no 5, l’écart entre l’âge réel de la personne no 5, et l’âge attribué à la personne no 6 était de simple hasard ; et de plus, comme il s’agissait d’âges réellement choisis pour une personne et non tirés au sort, l’influence des habitudes mentales sur le choix des âges devait continuer à se faire sentir. Nous pouvons établir de la sorte ce que donne le hasard dans un tirage au sort mental. J’ai fait les calculs en me servant des séries de M. Crépieux-Jamin ; je me suis borné à calculer la moyenne de 300 écarts de ce genre, et je suis arrivé à un écart moyen de 15 ans 7 dixièmes ; les variations sont énormes, bien entendu, elles varient de 0 à 43 ans ; mais c’est l’écart moyen qui doit nous servir principalement.

Définissons avec précision le sens de cette moyenne générale ; elle signifie qu’en devinant au hasard l’âge des écritures, on commettrait une erreur moyenne de 15 ans. Nous avons ainsi en notre possession un procédé pour apprécier la valeur des diagnostics. Toutes les fois qu’une personne n’atteindra pas une approximation moyenne inférieure à 15 ans 7 dixièmes, on pourra la considérer pratiquement comme n’ayant pas perçu l’âge des écritures.

Je suis persuadé que mes lecteurs seront très étonnés du chiffre que je viens de citer. On n’aurait pas cru le hasard aussi habile homme. Donner une approximation de 15 ans 7, cela semble serrer la vérité d’assez près. J’ai eu récemment la preuve bien curieuse de cette illusion ; je cite le fait, qui est instructif à plusieurs égards. Une personne qui se pique de graphologie, ayant déterminé les âges de mes 180 écritures, éprouvait le besoin fort légitime de savoir si elle s’était trompée ou non. Prudemment, sans ajouter aucun commentaire, je me bornai à lui transmettre le chiffre de son écart moyen, qui est à peu près égal à l’écart de hasard ; elle le trouva petit, et s’en montra satisfaite. Se tromper de quinze ans ne paraît pas une faute lourde. Avec un peu de bonne volonté, on peut même y voir une preuve de finesse de jugement. C’est le calcul des probabilités qui seul dissipe brutalement l’illusion.

L’influence du hasard peut être présentée sous une forme plus détaillée qu’un chiffre de moyenne. Ce chiffre, trop sommaire, ne tient pas compte de beaucoup de petites nuances. Les