Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/236

Cette page n’a pas encore été corrigée
225
une galerie d’assassins jugés d’après leur écriture.

(10) t non barrés, incordination des mouvements graphiques.

(11) Écriture inclinée, courbe, avec de nombreux et vifs mouvements dextrogyres,

(12) Écriture très inégale de dimension (mots grossissants). Écriture mouvementée.

Ce portrait est bien curieux. Il a des parties excellentes ; et c’est vraiment admirable que M. Crépieux-Jamin ait découvert tant de traits qui s’appliquent si exactement au modèle. Médiocre d’intelligence, impulsive, inconséquente, désordonnée, négligente, psychologie d’hystérique, mensonge, vanité, tous ces mots de M. Crépieux-Jamin se trouvent dans le rapport des médecins. Mais d’autre part, on ne saurait donner raison à l’expert, lorsqu’il nous affirme qu’elle est affectueuse, reconnaissante, extrêmement émotive ; pas méchante, désagréable et non odieuse. C’est le côté ombre. On pourrait, avec un peu de parti pris, voir dans ce portrait une erreur complète, ou une exacte vérité[1].

Voici maintenant le portrait de M. Vié. Il est intéressant, mais si enveloppé, que je ne sais qu’en dire : il me semble bien que l’auteur a vu à peu près aussi juste que M. Crépieux-Jamin et a succombé aux mêmes erreurs.


portrait de l’empoisonneuse, par m. vié

Nature vive et ardente, où l’imagination, qui en est le grand ressort, tend à se soustraire au contrôle, l’impulsion y est assez grande pour que le jugement, débile d’ailleurs, n’ait pas toujours le temps d’en prévenir les écarts. De son côté, la volonté est faible, surtout parce qu’elle est inconstante et d’une orientation malaisée. Par là, Mme A. se classe parmi les sensitifs

Binet. — Écriture.
15
  1. Voici les remarques que mon appréciation suggère à M. Crépieux-Jamin : « Pas méchante, oui, mais je ne le dis que sous la réserve qui suit : dangereuse, parce que déséquilibrée. Et alors le sens de pas méchante apparaît clairement. C’est-à-dire que si vous mettez à mon passif que j’ai écrit pas méchante, il faut ajouter entre parenthèse (il est vrai qu’il ajoute dangereuse, parce que déséquilibrée). Il suffit que j’aie dit qu’elle était menteuse par imagination, à la façon des hystériques dont elle a la psychologie, pour que mon portrait soit considéré comme exact. Votre appréciation, qui ne se fixe d’ailleurs pas, ne me paraît pas équitable. Celui qui verrait dans mon portrait une erreur complète montrerait un parti pris évident ; y voir une exacte vérité… C’est un bien gros terme pour un objet qui se prête si peu à la mesure de l’exactitude. Mais sans montrer une bienveillance particulière on peut dire, je crois, que ce portrait retrace la graphologie de cette femme d’une façon très satisfaisante, avec de la faiblesse seulement dans les dernières lignes. »
    J’ai dit qu’il y a dans ce portrait du bon et du mauvais. M. Crépieux-Jamin croit que le bon l’emporte. Peut-être. En comptant les épithètes qui se rapportent au modèle, et celles qui ne s’y rapportent pas, il semble bien que les premières sont plus nombreuses. Mais c’est peu de chose, en vérité.