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une galerie d’assassins jugés d’après leur écriture.

Cet homme est vif, emporté et querelleur ; quand il veut, c’est tout d’un coup, avec un effort disproportionné, avec un despotisme désagréable et une brusquerie de taureau.

Les passions, gourmandise (ivrognerie, je crois) et sensualité, semblent dominer cet individu peu distingué et très peu sympathique.

Il est variable, même pour le fond de son caractère, la vivacité ; c’est-à-dire qu’il éprouve, soit par la fatigue, soit par des mouvements de retour sur lui-même, des arrêts ou tout au moins des rallentissements pendant lesquels la fournaise semble se refroidir. C’est alors qu’il peut être nuisible à autrui, car il sait flatter et bassement approuver ce qu’il dénigrera ensuite.

Vaniteux et très susceptible, il est aussi rancunier et vindicatif.

C’est donc un être assez dangereux, même quand on connaît ses défauts, et il est bon de ne pas se fier à lui, tout au contraire.

Le portrait de M. Éloy est peut-être le plus caractéristique des trois ; c’est celui dans lequel on devine le mieux l’assassin ; et cette circonstance reste bien frappante, malgré toutes les réserves qu’on peut faire sur la procédure que nous employons pour juger ces portraits.


Une empoisonneuse.

Madame Rachel Galtié, connue sous le nom de l’empoisonneuse de Saint-Clar, est une jeune femme de 25 ans que la cour d’assises d’Auch a condamnée à vingt ans de travaux forcés ; elle a été reconnue coupable de nombreux vols et de trois empoisonnements. Elle a empoisonné par l’arsenic son mari, son frère et sa grand’mère. Ces différents crimes avaient pour mobile unique le désir de se procurer de l’argent. La situation de son mari, juge de paix, lui avait ouvert les salons de la petite ville qu’elle habitait ; et elle noua des relations avec des jeunes femmes élégantes ; leur éducation l’attirait, et surtout elle enviait leurs toilettes, leurs bijoux, leur fortune.

Une première fois, elle se rendit coupable de vols ; elle met le feu chez une de ses amies, afin de profiter de l’émotion produite par le commencement d’incendie pour voler des bijoux. Peu après elle cherchait à décider son mari à s’assurer pour un capital payable à sa veuve après son décès ; croyant à tort la police signée, elle entreprit l’empoisonnement de son mari au moyen d’arsenic. Elle ne fut pas inquiétée pour cette mort, dont la cause véritable ne fut pas reconnue. Elle s’installa ensuite au chevet de sa grand’mère malade ; il se trouve qu’elle avait intérêt à la mort de cette parente, car lors de son mariage, son père s’était engagé à lui verser 10.000 fr. deux ans après le décès de la grand’mère. Celle-ci, empoisonnée par l’arsenic, mourut rapidement dans de grandes souffrances. Rachel jeta alors son dévolu sur son jeune frère, Gaston Dupont, qui lui portait la plus vive affection ; elle le décida à contracter une assurance ; l’imprudent y consent, il signe une police portant qu’à son décès, une