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une galerie d’assassins jugés d’après leur écriture.

d’examiner si ce portrait de Zéphyr ne lui convient pas parfaitement. C’est un de ces paletots tout faits qui vont à toutes les anatomies. Le portrait ressemble-t-il à Vidal ? Autant qu’à moi, autant qu’à vous, autant qu’au premier venu. Ainsi pratiquée la graphologie se confond avec la prestidigitation. Et ce qu’il y a de plus curieux, c’est qu’examiné de près, ce portrait n’est nullement banal, comme on aurait pu le supposer ; il est plutôt caractéristique de toute une série d’individus, car il exprime un type intellectuel assez bien défini ; mais d’une part, ce type est d’une telle vérité générale qu’il contient au moins le quart de l’humanité ; et, d’autre part, il est formé de traits qui sont incontrôlables.

En résumé, il nous semble que Vidal a eu parmi les graphologues ce qu’on peut appeler « une bonne presse » ; sauf M. Crépieux-Jamin, tout le monde l’a traité comme s’il était un parfait honnête homme.


Carron le parricide.

Carron est le nom d’un jeune homme de 28 ans, qui tua sa mère dans les circonstances suivantes, que j’extrais de son acte d’accusation.

Claude Carron demeurait avec sa mère, Marie Cognard, femme divorcée de Pierre Carron.

La femme Carron avait toujours mené une vie irrégulière. Quand elle était avec son mari, il y avait entre les deux époux de violentes querelles ; elle en eut plus tard, et non moins bruyantes, avec les amants qui remplacèrent le mari. Le fils assistait souvent à ces scènes.

Assez peu assidu au travail, Pierre Carron, qui gagnait de bonnes journées comme ouvrier passementier, dépensait rapidement son argent, et n’en donnait pas facilement à sa mère pour son entretien.

C’était l’occasion de constantes discussions entre la mère et le fils.

Depuis quelque temps, notamment, la femme Carron adressait à son fils les plus vifs reproches au sujet de sa conduite : Elle était, disait-elle, lasse de le nourrir.

Dans les premiers jours du mois de juin, une querelle survint, plus violente encore que de coutume : le fils avait engagé au Mont-de-Piété une pendule et des livres qu’une voisine avait confiés à la femme Carron. Ce fut l’occasion d’une scène faite par la vieille femme qui, en public, adressa à son fils, et à un de ses amis, qu’elle supposait lui donner de mauvais conseils, les reproches les plus vifs.

C’est à la suite de cette scène, dont il conçut un profond ressentiment, que le misérable résolut de tuer sa mère.

Le 8 juin, il se présenta à son domicile, vers huit heures du matin ;