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le caractère dans l’écriture.

J’ai une autre réserve à formuler c’est que : je n’ai que des lignes incomplètes et que je perds ainsi des éléments diagnostiques importants d’encadrement de l’écriture et de l’aspect général.

L’intelligence est plus passive et réflexe qu’intuitive ; c’est un cerveau qui observe, raisonne et s’assimile, il se renferme dans un domaine déterminé et ne cherche pas à l’étendre, mais seulement à le bien cultiver, pour lui faire rendre tout ce qu’il est susceptible de donner. L’imagination est peu développée, elle tend à se limiter de plus en plus et à produire un cerveau philosophique, plus apte au sophisme qu’à la création. Nous avons donc un travailleur plutôt qu’un penseur, et le travail peut être très grand, mais se cantonner et ne se laisser aller à aucune curiosité, pour ce qui ne rentre pas dans ses données, et convaincu de ce qu’il déduit, il veut convaincre et n’est pas loin de vouloir imposer même ses idées.

De même au physique, c’est un corps peu disposé au mouvement ; le tempérament sanguin-bilieux nous donne un brun peu porté à l’embonpoint, mais vigoureux et bien musclé, avec des mouvements secs et peu étendus, d’une santé régulière, ses fonctions se faisant promptement et vigoureusement, taille assez grande (1m65).

La sensibilité est faible, l’émotivité n’existant pas pour cet homme, qui sans être égoïste dans le sens propre du mot, l’est par indifférence d’autrui ; sa devise peut se résumer en : « Que chacun s’arrange. » Pour lui, s’il est doux, c’est pour s’éviter une lutte toujours pénible et… qui fait perdre du temps, il peut avoir du courage, jamais de la témérité.

Il est ordonné, sa méthode n’est pas impeccable, car il n’est pas organisateur, n’ayant pas d’idées d’ensemble et il ne voit généralement qu’un objet, sans les à-côtés, mais néanmoins il s’y tient, quand même, avec régularité et persistance, sans se laisser distraire par aucune considération extérieure, restant positif et jamais idéaliste.

Loyal d’ensemble, ce n’est cependant pas un homme franc, il est trop diplomate et sceptique et à côté de finesses très grandes, il y a des crédulités qui, à tour de rôle, le poussent à des manques d’à-propos ; cause (en s’unissant avec l’hésitation due à la logique hésitante) qu’il arrive trop tard pour les occasions qui se présentent à lui.

Simple de manière et de pensée il n’a aucun snobisme, il pense avec les opinions de sa raison et non des sentiments, il s’y maintient avec plus d’opiniâtreté que d’obstination, se réservant le cadre de l’abstrait ou de la critique plutôt que de l’art.

Acquisiviste, très près de ses intérêts, il les défend mais n’est pas avare dans la dépense. C’est un homme qui a peu de besoins ne désirant pas briller, paraître ni satisfaire des goûts matériels excessifs, un juste bien-être lui suffit sans cependant qu’il dénie toute valeur aux plaisirs des sens, mais il est plus aimant de cœur que sensuel.

Après avoir vu les composantes intellectuelles et morales de ce caractère, il me reste la volonté qui est en rapport avec elles. Incapable de résolution énergique elle est surtout persévérante et constante, elle est intrinsèque et se manifeste sur le moi plus qu’à l’extérieur.

Ce portrait est un chef-d’œuvre d’habileté. Je demande à mes lecteurs de songer à n’importe lequel de leurs amis et