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sur les 129 réponses justes, il n’y avait que 27 jugements probables, proportion beaucoup plus faible. Conclusion : M. Crépieux-Jamin se trompe moins souvent dans les jugements qu’il qualifie de sûrs.

Si on supprimait tous ses jugements de simple probabilité, on lui enlèverait le bénéfice de 27 réponses justes et le désavantage de 23 réponses fausses. Autant vaut dire que ses jugements probables, pris dans leur ensemble, n’ont guère plus d’exactitude que des réponses données au hasard.

J’ai été curieux de rechercher quels sont les signes graphologiques qu’il a invoqués dans les cas où il s’est trompé ; il a motivé 138 de ses jugements. Dans ces jugements, je trouve 4 motifs principaux : 1° la netteté, simplicité, sobriété, fermeté du tracé, qui révèlent l’homme ; 2° la surélévation de certaines lettres, qui révèle la femme, et l’absence de surélévation, qui, sauf quelques réserves, révèle l’homme ; 3° la forme et l’allure de certaines lettres, qui serait essentiellement féminine dans certains cas et masculine dans d’autres. Ainsi, on nous dit : Vr de rue a l’allure féminine en plein ;

— les finales sont typiques. — Les D, S, me paraissent d’une femme, etc. 4° Des arguments tirés de la psychologie du sujet. Ainsi, l’expert écrit : « La graphologie dit que l’écrivain a beaucoup de défauts de femme ; — insignifiance tranquille, douce et modeste, donc une femme — incohérence des signes de volonté, c’est une femme, — allure débraillée me détermine pour une femme. »

En faisant un recensement général, je trouve que la psychologie du sujet a été invoquée 40 fois avec raison, 8 fois à tort ; la forme de certaines lettres, majuscules, finales, a été invoquée 66 fois avec raison et 12 fois à tort. La surélévation de certaines lettres a été invoquée 25 fois avec raison et une fois seulement à tort. La netteté, sobriété, simplification de l’écriture a été invoquée 48 fois avec raison et 8 fois à tort. J’ajoute que Crépieux Jamin emploie le plus souvent plusieurs arguments pour une même écriture ; parfois même il en cite plusieurs qui sont contradictoires, et entre lesquels il choisit. Ainsi, il a rencontré des surélévations, assez rarement il est vrai, dans des écritures qu’il a néanmoins attribuées à des hommes âgés. De cette courte revue il résulte que tous les signes graphologiques du sexe peuvent tromper,