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CHAPITRE XXII

Une expérience sur des écritures de criminels

Le titre de ce chapitre est assez explicite, et indique bien mes intentions.

J’ai composé une série de documents, dans laquelle j’ai réuni des écritures d’honnêtes gens, de braves gens que je connais assez bien, et des écritures de grands criminels. J’ai mêlé le tout ; puis j’ai envoyé ce petit mélange à mes experts, sans les prévenir de la composition de la dite série ; je leur demandais seulement de faire le portrait complet des caractères, en insistant moins sur l’intelligence que sur les sentiments, et pour ces derniers, en mettant en relief les qualités de bonté, de tendresse, de douceur et d’altruisme, et... les qualités contraires, quand elles se rencontreraient.

De plus, pour mieux appuyer ma demande, j’ai prié quelques experts de tracer, en une vingtaine de lignes, une graphologie abrégée de la bonté.

Il m’a semblé que, de cette manière, j’augmentais la netteté de l’épreuve ; la solution à intervenir prenait le tranchant d’un couteau.

Réfléchissons en effet à toutes les perplexités qu’on éprouve si on cherche à se faire une idée sur la bonté et la moralité d’une personne ordinaire, d’une personne de notre milieu, qui n’est ni un saint Vincent de Paule, ni un assassin. Cette personne-là est-elle bonne ? Comme on est embarrassé pour répondre ! Il semble que cette question est trop simple, et comme hors de saison lorsqu’on cherche à se rendre compte de l’activité d’un individu aussi compliqué que l’homme, dans un milieu aussi compliqué que le milieu social. D’abord la moralité n’a point chez nous une valeur fixe