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à quel signe reconnaît-on le sexe de l’écriture ?
Quand il m’est resté un doute, même léger, j’ai noté mon appréciation comme probable seulement. Il s’agit d’un essai, n’est-ce pas ? J’ai exprimé le degré de ma conviction ; voilà tout.

M. Éloy m’a exposé sa méthode dans les lignes suivantes :

Je m’appuie, pour trouver le sexe au moyen de l’écriture, sur deux bases : 1o Cette proposition du philosophe H. Kleffer : « Le centre de gravité de la fonction intellectuelle chez la femme est la grâce ou la faculté de produire harmoniquement sans effort ; celui de sa fonction morale est la bonté ; le centre de gravité de la fonction intellectuelle chez l’homme est la force, ou la propriété d’aller plus loin par l’effort ; celui de sa fonction morale, est la justice », etc.

« 2o Il y a chez la femme, comparativement à l’homme au point de vue intelligence, au point de vue activité et au point de vue moralité, une faiblesse ou même un minus (en général) dont l’écriture est révélatrice. Quand une écriture n’a pas un caractère bien tranché, pour acquérir une certitude sur le sexe il est nécessaire d’avoir plus qu’une enveloppe ; il faudrait au moins 8 ou 10 lignes ; il se peut donc que quelques-unes de mes réponses soient dubitatives, je les piquerai d’un point d’interrogation ».

Ces principes sont un peu moins explicites que ceux de M. Crépieux-Jamin ; le détail graphologique sur lequel l’expert doit s’appuyer pour ses déterminations n’y est pas indiqué : M. Éloy se contente presque de faire la psychologie du sexe féminin.

Quant aux ignorants de la graphologie, à qui l’on demande un jugement sur les écritures, ils n’aiment pas donner d’explications. On a beaucoup de peine, parfois, à les décider à l’expérience ; ils sont peu confiants, et prétendent souvent qu’ils vont au hasard. Je crois qu’ils ne font point d’analyse et se contentent d’une impression d’ensemble, et généralement peu consciente. Pour eux, la légèreté, la finesse, l’inclinaison sont des signes féminins de l’écriture ; parfois ils font une comparaison avec une écriture qui leur est connue ; « C’est une femme, dira l’un, parce que ça ressemble à l’écriture d’une de mes cousines. » Parfois, il y a un effort de généralisation : « C’est insignifiant comme toutes les écritures de femmes », nous dit une dame âgée et peu indulgente pour son sexe. Mais ces remarques ne mènent pas loin. En somme, les ignorants se laissent guider par une vague intuition. Ils devinent le sexe de l’écriture à peu près comme nous devinons, à la tournure générale, un avocat, un militaire, un paysan endimanché.