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je reçois à l’instant une lettre d’elle ; je vais te la communiquer :

« Enfin, ma chere abbesse, les choses vont fort bien jusqu’à cette heure. J’ai été reçue hier à l’opéra pour chanter dans les chœurs. Je ne me sens pas d’aise. Ah ! quel plaisir pour moi que d’embrasser un état qui flattera mon goût pour la parure, et ma passion pour la tendresse ! Il me semble déjà voir un essaim de jeunes gens aimables m’entourer, me donner des louanges ; j’accorderai à celui-ci la faveur de baiser ma main ; celui-là me prendra un bout de tetton, je me fâcherai ; il poursuivra, je crierai ; pour m’appaiser il me couvrira la bouche de la sienne, et pressera plus fortement mon sein… mais en vérité il n’y a rien au-dessus de ces jouissances… Les femmes qui ont la manie de vouloir être sages