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par sa lettre datée de Bruxelles : ils me l’ont communiquée, et j’ai admiré avec quel esprit elle inventa une fable, pour abuser ses parens et me décharger de sa garde.

La chose étoit assez vraisemblable pour y ajouter foi. Elle leur dit : qu’éprise d’un jeune homme honnête, mais sans fortune, sachant que l’intention de son pere étoit de la marier à quelqu’un de riche, elle n’avoit osé lui faire l’aveu de sa tendresse ; que son honnête et vertueux ami l’avoit déterminée à venir chez une de ses tantes qui connoissoit son amour pour elle ; que là, elle attendoit le consentement de son pere, ou son âge ; qu’elle étoit résolue à passer sa vie ainsi ; que ses talens agréables lui servoient à vivre en honnête fille ; que bientôt quelqu’un se transporteroit chez son pere pour savoir sa réponse ; que si